La pêche de 1830 à nos jours

A l’origine, le port de La Cotinière est un simple abri naturel. La pêche est une activité d’appoint de quelques villageois, la plupart d’entre eux préférant généralement cultiver la terre fertile de la région.

Dans les années 1860, l’administration de la marine souhaite développer l’industrie de la pêche côtière et introduit un nouveau type de pêche à La Cotinière : la pêche à la sardine. Elle fait venir un marin des Sables-d’Olonne, René-Auguste Robin, et lui donne une chaloupe Le Cadeau. Ainsi outillé, il peut montrer aux autres marins comment doit s’exercer cette pêche. Sa première sortie en 1864 est prometteuse : 4 500 sardines sont pêchées... Près de vingt ans plus tard, la pêche à la sardine est un vrai succès.

 

La pêche à la sardine s’effectue à bord de chaloupes, de sloops et plus tard de voiliers à moteur auxiliaire. Ces bateaux travaillent avec plusieurs annexes à bord, emboîtées les unes dans les autres, appelées « pinasses ». En 1908, une conserverie de sardines est créée en face du port. L’usine, qui emploie trente à quarante personnes, essentiellement des femmes de pêcheurs, fonctionnera jusqu’en 1952.

 

Dès le début du XXe, la problématique de l’ensablement se pose. Dès lors, commencera une lutte acharnée, menée par les marins, pour désensabler. La population se montre très active pour réparer, déblayer, bâtir de nouveaux ouvrages après chaque tempête destructrice. Jusque durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux travaux d’améliorations dont la prolongation des épis, la construction de digues, sont entrepris pour faire face à l’ensablement du port


 

Vers 1910, le port s’ouvre aux pêches saisonnières en capturant sardines, crevettes, homards... Chaloupes, sloops, dundées, bacs de canne, canots cohabitent dans le port. Un marché à la criée est institué. En 1922, les premiers moteurs à essence apparaissent à bord des navires. Une exception pourtant, pendant la Seconde Guerre mondiale, faute de combustible, la navigation à la voile est redécouverte.


 

Assez rapidement, le port devient trop petit et des agrandissements sont réalisés. Un nouveau bassin de 21 000m² voit le jour en 1973 permettant de doubler la surface du plan d'eau et d'accueillir de nouveaux bateaux tout en améliorant la sécurité des bateaux. Parallèlement aux améliorations des bassins, des travaux sont réalisés à terre (construction d'une usine à glace, restructuration de la criée, voie de circulation réservée aux marins, achat de matériel, ...). 

Les structures professionnelles ont elles pris leur place dans les bâtiments de la criée. Ainsi : 
- COGESCO assure la gestion comptable des armements ; 
- L'Organisation de Producteurs améliore les conditions de vente, soutient le marché, gère les quotas de pêche et fait appliquer les règles communautaire ; 
- Le Groupement d'Intérêt Economique des pêcheurs de l'île d'Oléron développe l'activité économique de ses membres.

La flottille de pêche n'a pas cessé d'évoluer depuis la naissance du port de pêche. Passant de la voile aux moteurs, de la sardine à la sole, les évolutions ont dessinées les contours d'un port de pêche artisanale toujours dynamique qui a su s'adapter aux réglementations et faire face aux aléas naturels.  

En 2015, c'est plus de 100 bateaux en activité qui se côtoient dans le port de La Cotinière, toujours port d'échouage. Les navires font de 6m à 21m et pratiquent les métiers du chalut, du filet, de la ligne, du casier ou encore de la drague. 

Un projet d'agrandissement portuaire devrait permettre de disposer d'un troisième bassin à flot permettant l'entrée et la sortie des bateaux à tout moment de la journée. Ce projet doit également proposer de nouveaux bâtiments de criée permettant de répondre aux débarquements actuels et à venir tout en répondant aux normes réglementaires.


 Crédit : Le musée de l’île d’Oléron & les structures portuaires